In live
CECILE MCLORIN SALVANT
au top du jazz vocal féminin
Née en 1989 à Miami, Floride, la jeune chanteuse franco-américaine Cécile McLorin Salvant fait partie des interprètes de niveau international à la pointe de ce qu'il se fait de mieux en matière de jazz vocal actuel. Par delà la renommée qui lui est désormais attachée, le public a pu au cours d'un concert donné le 27 janvier dans le cadre du Jazz Festival de Sens (Yonne) se voir confirmer que cette jazzwoman avait beaucoup de cordes à son arc.
La voix, la technique, l'interprétation de Cécile McLorin Salvant épatent : registre étendu, spectre d'expressions pouvant aller d'une limpidité angélique, d'une douceur intimiste, romantique, amoureuse, à un jeu plus grave, plus puissant, plus rude, à fleur de mélancolie ou de drame. Son "territoire" vocal évoque par moments des cousinages avec les écoles Sarah Vaughan ou Sara Lazarus. Ajoutons à cela une mise en place au millimètre, un jazz finement rodé et un swing qui fait chaud au cœur.
Le charisme est là. Cécile McLorin Salvant rayonne. Sa présentation de scène, parfois soulignée de gestes évocateurs de sentiments ou de petits mouvements de danse, accompagne le chant gracieusement, sobrement. Avec l'appui de Paul Sikivie (contrebasse), Lawrence Leathers (batterie) et Fred Nardin (piano; en remplacement de Aaron Dielh prévu initialement), la chanteuse a principalement interprété des compositions originales ponctuées en toute fin de spectacle par le standard I didn't Know What Time it was, œuvre fétiche qu'elle livre dans nombreux shows et dont elle tire le meilleur.
Gros succès pour ce concert. Des applaudissements à n'en plus finir, deux rappels, deux bis. Les amateurs ne boudent généralement pas leur plaisir quand survient une artiste de jazz pourvue de tels dons.
Didier Robrieux
Photo : Mark Fitton
[ 2017 ]
DR/© D. Robrieux